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 Repas chaud et hiver triste/\ David

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Jane Sawers

Jane Sawers
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Repas chaud et hiver triste/\ David _
MessageSujet: Repas chaud et hiver triste/ David Repas chaud et hiver triste/\ David EmptyVen 2 Jan - 19:29

Repas chaud et hiver triste
David ∞ Jane


C’est à peine si l’aube effleure de ses rayons le ciel oscillant entre bleu et gris lorsque je m’éveille ce matin là. Les idées confuses, je peine à extirper mon corps des couvertures tant un froid glaciale saisit ma chambre où l’obscurité régnante ne donne guère envie d’affronter le vide. Néanmoins, à peine eue-je l’idée de me rendormir un instant qu’un hennissement profond fend le silence nocturne, m’arrachant un sourire taquin. Je ne sais comment il s’y prenait, s’il pouvait entendre le chant discret de ma respiration, le battement fragile de mon palpitant mais, dès que je m’éveillais, il le ressentait.
Le nourrir et lui offrir une longue séance de tendresse furent mes premières activités de la matinée. J’enchainais péniblement avec mes activités quotidiennes d’entretien de la ferme avant de rejoindre la froideur de ma cuisine. Me servant un café, je me laissais choir sur ma chaise tout en jetant à l’extérieur un regard morose.
L’hiver était belle et bien là, s’installant lourdement sur les plaines du Wyoming, faisant disparaitre l’herbe des plaines sous une épaisse couche de neige ou de glace. Il me fallait à présent nourrir le troupeau au foin, leur apporter des compléments alimentaires tout en attendant avec hâte l’arrivée de la transhumance.
D’ordinaire, rien de tous cela me faisait peur néanmoins, je traversais mon premier hiver toute seule et l’absence de sa présence laissait fleurir le doute au sein de mon cœur tourmenté. Aurais-je la force d’affronter ça toute seule ? Serais-je seulement capable de tenir ne serait-ce qu’un an ? Ma mère avait toujours réussit à faire tourner cette ferme, je n’étais que son assistante et, à aucun moment je n’aurais pensée devoir faire face à de telles responsabilités.

Courage Jane… Murmurais-je tout en jetant un regard à ma montre. Sept heures du matin. J’aurais pu réparer la barrière nord ou envisager de me rendre à la chasse néanmoins, la solitude me pesait bien trop aujourd’hui pour que je parvienne à affronter sereinement ce jour nouveau. David était-il chez lui ? A cette heure certainement et, si je me hâtais, j’arriverais suffisamment tôt pour pouvoir nous concocter un petit repas fait de poissons et d’œufs frais.
Retrouvant le sourire, j’enfilais à la hâte un jean propre, mes bottes et un gros pull avant de mettre dans mon sac des œufs et deux beaux poissons frais pêchés la veille.
Je sortis avec hâte de ma ferme, m’assurais que les écuries des bêtes furent bien fermés avant de préparer Sheitan et de partir au grand galop affronter les poudreuses et la brise glaciale d’un hiver qui s’annonçait décidément, particulièrement rude.

Les 11 heures approchaient à grand pas lorsque je franchissais enfin la frontière de la ville. Contournant le centre ville, je rejoignais tranquillement le terrain municipale, objet de toutes les convoitises et de toutes les guerres stupides qui animaient notre petite ville. Je soupirais en repérant la petite caravane esseulée de David tout en songeant que, pour lui aussi, l’hiver devait être bien difficile à surmonter. Soupirant, je pris le temps de libérer Sheitan, de déposer selle et filet contre la caravane avant d’aller toquer à la porte de cette dernière :

« Self service monsieur ! Vous avez commandé du poisson et des œufs si je ne m’abuse ? »

Souriante, j’attendis patiemment que mon ami daigne m’ouvrir la porte.
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David C. Lowery

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MessageSujet: Re: Repas chaud et hiver triste/\ David Repas chaud et hiver triste/\ David EmptySam 3 Jan - 0:04



Etre étudiant en médecine n’était pas de tout repos. Surtout lorsqu’on a un travail sur le côté afin de pouvoir payer ses cours et se nourrir. Se loger aussi. Sans parler des factures qui viennent tous les mois vous serrer davantage la corde autour du cou. Financièrement, David avait beaucoup de mal à clôturer ses fins de mois. Bien souvent, il profitait d’être en poste pour choper quelques tranches de pain et du fromage que les hôteliers de l’hôpital avaient toujours en trop afin d’en faire ses repas. Ces derniers lui donnaient aussi facilement un bol de soupe pour qu’il puisse se réchauffer. En contrepartie, lorsqu’il avait un peu de temps libre entre deux patients, le jeune Lowery aimait aider ses collègues. Et cela quel que soit le service affecté. Ce n’était pas parce qu’il apprenait la médecine afin de devenir pédiatre oncologue qu’il se prenait la grosse tête. Aide-soignant avant tout, il faisait aussi bien le ménage, que les toilettes des personnes hospitalisées. Le fait qu’il aide à donner à manger ne le dérangeait guère. Certains avaient du mal à s’imaginer donner la béquet à des personnes vieillissantes ou même encore handicapées. C’était la même chose pour les toilettes intimes. L’étudiant ne comprenait pas cette fermeture stupide d’esprit. Le monde ignorant à tendance à oublier qu’il peut lui aussi se retrouver au statut de dépendant d’autrui pour tous les actes de la vie quotidienne. Un accident est si vite arrivé ! Une maladie dégénérative ou encore un accident vasculaire cérébral. Une paralysie faciale, une tétraplégie…. Il pouvait y avoir des tas de façons différentes pour se retrouver en fauteuil roulant ou en état végétatif subitement. Quand cela n’était pas de naissance. David avait déjà connu des centaines de cas déjà. Pour ne pas dire des milliers.

Hier, David était en stage dans le service des soins palliatifs. Il bossait en post de l’après-midi et enchaînait directement sur une veille de nuit avec son travail d’aide-soignant. Il avait commencé à travailler vers une heure de l’après-midi ? Et avait fini ce midi à huit heures. Cela sans dormir. Ces seuls moments de « repos », il les avait pris pour réviser ses partiels. Inutile de préciser que le garçon était épuisé. Le temps de rentrer chez lui, il devait être neuf heures et demie. Heureusement qu’il avait pu prendre sa douche pour se rafraîchir un peu à l’hôpital avant de rentrer chez lui. Le pauvre détestait sentir mauvais. Il était du genre à passer autant de temps à se laver qu’une fille. Enfin c’était ce que lui disait Swen. L’étudiant n’a jamais su si c’était pour blaguer ou non. De nature timide et réservé, il ne relevait que trop rarement lorsqu’on le taquinait. Le fait qu’il avait tendance à bégayer beaucoup le mettait davantage mal à l’aise. Alors pour éviter de s’énerver, il laissait tomber. David savait qu’on pouvait se moquer facilement de lui à cause de ça. Mais il s’en fichait. SI les gens n’avaient que cela à faire…

Avachi à plat ventre sur ce qui lui servait de clic clac, Lowery n’entendit pas que l’on toqua à la porte. Il dormait. Mais heureusement pour Jane, David n’avait jamais eu le sommeil bien profond. Ce fut l’air les cheveux dans tous les sens comme s’il s’était coiffé avec un pétard et un air de zombie qu’il ouvrit la porte pour faire entrer son amie. Il lui fit une petite bise toute timide sur la joue. Non sans rougir bien évidemment. Le jeune homme n’avait pas beaucoup de femmes dans son entourage. Mis à part Jane, il n’y avait que Hazel. Les autres étant hors du cadre amical pour entrer dans celui du professionnel. Il faisait froid dehors. L’étudiant referma la porte aussitôt et se frotta les bras pour se réchauffer. « Euh… Oui oui. » En fait il avait complètement zappé et n’osait as l’avouer. Mais comme le jeune homme n’a jamais su mentir, il préféra changer de sujet. « Fait tou… Toujours aussi fr… Froid de… Dehors ! » Il se rendit compte seulement maintenant qu’il s’était remis en pyjama pour dormir. « Je…. Je… Désolé, je… » Ayant du mal à finir sa phrase, il pointa le doigt vers le rideau de douche. La caravane étant minuscule, il n’avait qu’une seule pièce à vivre et sa salle de bains était juste composée d’une douche. Pour le lavabo, il avait l’évier de la « cuisine ». « Juste me changer. » Précisa t il en souriant. Pour faire comprendre à Jane qu’elle ne le gênait pas du tout. Bien au contraire. Au moins avec sa présence, il se sentait moins seul. En se cachant derrière le rideau de douche pour se mettre plus présentable, il demanda. « Ca… Ca va toi ? » Il réapparut à peine quelques secondes plus tard.
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Jane Sawers

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MessageSujet: Re: Repas chaud et hiver triste/\ David Repas chaud et hiver triste/\ David EmptySam 3 Jan - 17:31

Repas chaud et hiver triste
David ∞ Jane


Les temps sont durs pour chacun et, si l’hiver apportait son lot de complications et de difficultés je demeurais consciente de la chance que je possédais. Certes, j’étais à présent une orpheline devant faire face à de nouvelles responsabilités inattendues néanmoins, j’étais en vie, sur mes deux jambes et capable de mener une vie en toute autonomie. Cette prise de conscience c’est sans nul doute à David que je la devais. Ce jeune homme si timide et introverti avait choisit de dédier sa vie aux autres, donnant tous son temps et son énergie à la réalisation de ses études afin de devenir médecin. Avant lui, je ne connaissais rien de tout cela. De ces êtres claudiquant dont l’unique chance de survie dépendait entièrement des autres. Je n’aurais jamais crus cela possible. N’ayant connue que les villages alentours du Wyoming je n’avais jamais croisé de personnes en fauteuils roulant, sans leurs jambes ou encore complètement alité à la suite d’un AVC. Soudainement, mes problèmes financiers, le froid terrible de l’hiver et le foin qui commençait à manquer me semblait être des soucis bien mineurs à côté de ce que vivais mon ami jour après jour. Je l’enviais, presque autant que je le jalousais. Il savait lire, écrire, était capable de dévorer des romans entiers et d’en comprendre les tenants et les aboutissants quand je peinais à la lecture de blanche neige et les sept nains. Mais, nous, nous équilibrions. Si il était capable de m’enseigner l’art des mots, d’apprendre des notions que je n’aurais jamais crus existantes je demeurais capable de lui enseigner l’art de la vie, de la cuisine, l’approche des chevaux, des autres et de toutes ces petites choses qui parsemaient sa vie d’obstacle. A vrai dire, je n’avais jamais une telle relation avec qui que ce soit mais, depuis la mort de ma mère, bien des choses avaient changés, y compris moi, surtout moi et j’accueillais cette amitié avec joie et tendresse. Moi qui, jusqu’ici, n’était qu’un enfant sauvage incapable de faire confiance à l’autre, je goutais à la saveur simple et douce de pouvoir simplement partager quelques instants de vie avec une personne.

La porte s’ouvrit enfin sur son visage et un sourire étira mes lèvres à l’instant où je remarquais son petit air d’enfant perdu. Rentrant dans la caravane, je soupirais d’aise en sentant cette chaleur bienfaitrice venir envelopper mon petit corps tremblant de froid.  Il déposa un baiser sur ma joue que je lui rendis aussitôt dans un poc sonore avant de lui offrir mon plus beau sourire. David était timide, bien plus que moi et, quand bien même nous étions à présent proche il ne parvenait pas à se défaire de sa gêne qui je trouvais si touchante et attachante. En sa présence, je ne me sentais jamais en danger et cette simplicité dans nos relations me rendais tout à la fois euphorique et protectrice, deux éléments de personnalités que je n’aurais jamais crus posséder.
« Aller va, je ne t’en veux pas d’avoir oublié tu sais ? J’imagine que tu es épuisé. »
Lançais-je sur un ton léger tout en me débarrassant de mes affaires, heureuse de pouvoir me balader en sweat sans trembler de froid.
« C’est de pire en pire dehors, j’ai bien peur que l’hiver soit plus long que d’ordinaire. »
Je ne remarquais qu’à cet instant qu’il se trouvait encore en pyjama et un léger voile rose couvrit mon visage lorsqu’il s’en excusa. Détournant pudiquement le regard je me contentais d’hocher la tête, le laissant enfiler une nouvelle tenue tout en sortant de mon sac mes œufs que je rangeais dans le petit frigo et les poissons que j’avais eu la bonne idée de cuisiner à l’avance, il suffisait à présent de les faire légèrement réchauffer et tout serait parfait.

« Oui. Ca va, j’ai de plus en plus de travail et de moins en moins d’énergie mais je tiens le coup. » Je marquais une pause, débusquait un plat dans lequel mettre notre repas avant de m’asseoir timidement sur le rebord de son clic-clac, posant sur lui un regard chaleureux.
« Mais toi ? Tu m’as l’air épuisé, je peux repasser une autre fois si tu veux ? Je te laisse le poisson et les œufs peut-être as-tu plus besoin de sommeil que de compagnie. »
Voix douce et regard bienveillant, je ne souhaitais en aucun cas être un poids pour mon ami.

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David C. Lowery

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MessageSujet: Re: Repas chaud et hiver triste/\ David Repas chaud et hiver triste/\ David EmptyDim 4 Jan - 22:47


 

Pour réponse à son oubli de la venue de Jane, Lowery fit une petite moue. Fixant le sol, il s’en voulait de zapper le peu de vie privée qu’il lui restait. Se donner corps et âme dans ses études et son boulot, c’était bien beau, mais il devait aussi vivre de façon sociale à côté. Certes il avait quitté les bancs de la faculté et les murs de sa fraternité donc tout ce qui était fiesta… avec. Ainsi que les humiliations de certains étudiants qui se moquaient de lui pour sa timidité et son bégaiement. Quoique le dernier point ne pouvait lui manquer guère. Il regrettait bien plus sa défunte maman. La seule personne de sa famille qui l’avait réellement aimé. Décédée depuis bientôt cinq ans déjà, lorsqu’il pensait à elle, il pleurait toujours car elle lui manquait atrocement. Il savait donc par quelle souffrance passait actuellement Jane. La jeune femme savait qu’elle pouvait compter sur l’épaule sur son ami pour y verser toutes les larmes de son cœur. Une mère on en a qu’une. Et personne ne peut la remplacer.
Le jeune homme ne releva guère la parole sur sa fatigue. Il se trouverait bien trop mal élevé s’il affirmait cela. Ne souhaitant nullement mettre son amie dehors, il la laisse s’installer confortablement et faire comme si elle était chez elle. De toute façon Jane était sa seule visiteuse dans sa caravane depuis qu’il avait débarqué à Buffalo. David avait honte de son mode de vie. Il n’osait pas faire venir Hazel chez lui. De peur de ne plus être assez bien pour elle. C’était déjà assez horrible à vivre pour lui d’éprouver des sentiments plus forts qui ne devraient l’être pour une fille, dont il y a quelques mois encore, il pensait encore être sa demi-sœur. D’autant plus qu’il savait qu’il n’avait aucune chance d’être avec elle. David se sentait terriblement seul. Jane lui donnait beaucoup plus qu’elle ne pouvait imaginer. Rien qu’avec sa simple présence. Lowery aimait lui venir en aide pour la lecture. Pour ça et pour plein d’autres choses qu’ils pourraient faire ensemble par la suite. La jeune femme voulait lui apprendre à monter à cheval. Pour le moment, l’étudiant ne s’en sentait pas encore capable. Préférant attendre une météo plus propice à cette activité nouvelle pour lui.
Justement, concernant le froid hivernal, il soupira. «  N’es… N’espérons p… Pas. » Avec tous ses bégaiements, David n’arrivait pas à comprendre comment Jane arrivait à apprendre à lire avec lui. Il était de loin le pire professeur pour ça.
Pendant qu’il se changeait, Jane s’occupa de la nourriture. Voyant qu’elle cherchait un plat pour le repas, à peine sortie de sa cachette, il alla immédiatement à elle pour lui donner le seul qu’il possédait. Et qui se trouvait dans le four. Evidemment sa vaisselle était bien propre. Mais comme il manquait de place et de rangement, le jeune homme restait très logique dans sa façon de s’organiser.
Il avait écouté très attentivement la miss. Sur le coup, même s’il ne disait rien, venant s’installer à côté d’elle sur le clic clac, il la prit dans ses bras pour faire un câlin. Malgré sa timidité maladive, Lowery se faisait très tactile. Mais Jane savait pertinemment que si cela la gêner, elle pouvait le repousser un peu. «  Re… Repose to i… Ici jusqu’à… Jusqu’à demain. » En plus, les vieux annonçaient une tempête de neige pour les heures à venir. David ignorait comment les gens pouvaient dire cela rien qu’en regardant il ne savait pas trop quoi. Mais bon… «  Je… Je reprends le travail de… Demain. » Il était visiblement un peu gêné de sa demande. Espérant que la jeune femme n’y voyait pas là des avances. Ce n’était pas son genre de cette façon de faire le premier pas ou de quémander pour avoir des relations. D’autant plus qu’il n’était pas réellement porté sur la chose. On ne pouvait pas trouver plus chaste que lui dans les environs.
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Jane Sawers

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MessageSujet: Re: Repas chaud et hiver triste/\ David Repas chaud et hiver triste/\ David EmptyMar 6 Jan - 12:41

Repas chaud et hiver triste
David ∞ Jane


Je répondais à sa moue gênée par un sourire délicat, emprunt de douceur qui signifiait simplement que cela n’avait absolument aucune forme d’importance. Je savais combien il était difficile en ces temps difficiles à garder la tête hors de l’eau. La vie à Buffalo n’était en aucun cas synonyme de bien être ou de paresse pour les humbles petits travailleurs que nous étions et les rares instants de tranquillité, de vide et d’oubli, nous les passions à dormir afin de trouver la force d’affronter le lendemain. Tout du moins, était-ce le cas pour moi qui n’avait jamais eu la chance de connaître autre chose que cette vie rythmée par les saisons et les travaux à la ferme. Mes instants de repos devenaient des instants de sommeil, moment impérial ou je pouvais enfin m’éloigner de tous mes soucis, de toutes mes responsabilités et me laissée porter par l’échos délicieux de mes rêves. Avant lui, je n’avais guère eu de relation dépassant le stade de la connaissance ou de l’entente cordiale. J’étais une exclue, vivant en marge d’une civilisation précoce et n’avais aucunement connaissance des soirées joyeuses auxquelles se livraient des amis de longues dates. David lui-même n’avait fait dans ma vie qu’une entrée récente. Il avait fallut que ma mère décède pour que mon climat social change enfin et ce fut ce petit garçon timide et bégayant qui m’avait apporté le plus de lumière. J’appréciais sa douceur, sa force paresseuse camouflée sous le voile d’une fragilité douloureuse, l’éloignant des autres sans qu’il ne le souhaite réellement. Je ne pouvais m’empêcher de trouver ça triste, absurde tant cet homme avait beaucoup à donné. Il était organisé, doux, sans aucune once de méchanceté ou de perversité, bien loin des stéréotypes dont ma mère m’avait tant parlé, me disant de me méfier, que chaque visage d’ange pouvait camoufler un aspect démoniaque. Cette pensée me fit sourire alors que mon regard épousait les formes de son visage. Il n’y avait rien de démoniaque chez David, que de la bonté et, quand bien même n’eut-il rien d’un protecteur ou de l’image que l’on pourrait s’en faire, je me sentais parfaitement en sécurité à ses côtés. C’est pour cette raison que je l’avais choisit en tant que professeur, ça et sa patience. Lui qui éprouvait tant de difficulté à émettre des phrases sans coupures ne me reprenait jamais violemment sur mes erreurs. Je bégayais moi aussi, dans ma lecture, dans ma compréhension de l’univers des mots et cette réciprocité ne faisait que me rapprocher de lui. J’aurais souhaitée pouvoir le présenter à ma mère. Lui montrait que ce monde n’était pas peuplé de brutes épaisses, sans réflexion, que tout n’était pas noir ou blanc, qu’il y avait des nuances, quantité de nuances. Apprentissage du gris, saveurs nouvelles, ma vie prenait un sens nouveau, une nouvelle direction et, bien que cela me faisait mal de l’avouer, c’est par la mort de ma mère que je pouvais découvrir tout cela. Libération et peine, des sentiments étranges avec lesquels j’avais bien du mal à avancer. Pourrait-elle comprendre du haut de son nuage duveteux ? Je ne pouvais que l’espérer.

David m’aida à trouver un plat puis, vint me rejoindre sur le clic-clac. Je demeurais surprise lorsqu’il me prit soudain dans ses bras. Etreinte qui fut néanmoins bienfaitrice et, lentement, j’osais poser ma tête sur son épaule, inspirant son odeur boisé tout en fermant les yeux. Lui et moi nous demeurions pudiques, hésitants, néanmoins aucun de nos gestes ne pouvaient être considérés comme une tentative de séduction ou de rapprochement mal aisé. Aussi, m’abandonnais-je à ses bras dans lesquels je trouvais un réconfort certain.
Puis, il reprit la parole et je posais sur lui un regard surprise. Rester ? Ici ? C’était bien la première fois que je passerais la nuit chez un ami, loin de ma ferme et la perspective d’une journée et d’une soirée en sa compagnie me réjouissais. J’osais néanmoins exprimer mon euphorie mais l’éclat de mon sourire suffisait à lui faire comprendre combien sa proposition me plaisait.
« Avec plaisir ! Je n’ai pas l’habitude tu sais… Merci d’être là David. »
Je déposais un baiser timide sur sa joue à présent réchauffé. Puis, je me redressais soudain et fouillais dans mon sac à la recherche d’un trésor récemment trouvé par hasard, dans la chambre de ma mère.
« Regarde ! »
Je déposais sur les genoux de David un vieux livre aux angles cornés et à la couverture vieillit mais aux mots et aux dessins parfaitement conservés. Lentement, je lisais le titre de l’œuvre, les yeux brillants : « Le… Pequ non petit, prince. Le petit prince. » Je souriais, fière de moi avant de reprendre : « Il appartenait à ma mère, je l’ai trouvé dans sa chambre, une vieille édition, tu sens l’odeur des pages ? J’ai essayé de le lire mais… C’est un peu difficile encore, tu connais ? »
Je me sentais comme une enfant, en proie à une curiosité maladive, dévorante tant je souhaitais connaître tous les secrets que renfermaient cette œuvre.
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David C. Lowery

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MessageSujet: Re: Repas chaud et hiver triste/\ David Repas chaud et hiver triste/\ David EmptyMer 7 Jan - 22:42


 

 L’étudiant aimait bien faire des câlins. Pour ne pas dire qu’il adorait ça. En fait, c’était sa façon à lui de montrer son amour aux gens qui lui étaient chers. Jusqu’à ce matin, seules deux personnes avaient eu une place bien particulière dans le cœur du jeune homme. Dans le passé, il était toujours collé à son ex petit ami. Une des choses qui avait eu le don d’énerver Swen car à force il se sentait étouffé. Lorsqu’il était plus jeune et qu’il vivait encore à la ferme avec sa mère, David était déjà toujours scotché dans les jupons de sa maman. Des sentiments purs et sincères que Lowery mettait en pratique plus ou moins maladroitement. N’ayant jamais eu beaucoup d’amis, il ne savait guère comment se comporter avec eux. Puis comme il avait son gros problème de langage, il préférait les gestes à la parole. Quoique si vous le mettiez en colère, jamais vous ne le verrez se battre avec quelqu’un. Il était incapable de faire du mal à autrui. Du moins volontairement. Il était si empoté qu’en voulant donner une gifle, il serait encore  capable de se casser le poignet sans toucher l’autre personne. Parait-il que cela faisait partie de son charme. David prenait ce genre de remarque plutôt à la légère. Se disant qu’il n’avait rien pour plaire. Et pour être honnête, l’aide-soignant n’y pensait même pas. Vu tout ce que son oncle lui avait fait subir étant enfant, le pauvre préférait la solitude à entretenir une relation amoureuse. Il en avait vécu qu’une et cela lui avait causé plus de tords qu’autre chose. Certes, se retrouver contre le corps de l’être aimé, pouvoir sentir son parfum, lui donner des tendres baisers… Tout cela manquait atrocement à David. Mais jamais il ne l’avouera. Il y a peu, malgré que cela faisait plus de cinq ans que Swen l’avait quitté, il pleurait encore après son ex. Maintenant, lorsqu’il était amoureux, Lowery ne disait plus rien par peur d’être encore rejeté. En apprenant à connaitre Hazel, il avait eu un faible pour elle. Mais il s’est aperçu très vite que rien n’était possible entre eux. Il a donc laissé tomber sans même tenter sa chance. Aujourd’hui, il devenait de plus en plus proche de Jane. Il aimait être en sa présence. Lui apprendre l’art des mots. Il pensait même lui proposer de l’apprendre à écrire. En revanche il était incapable de savoir si cela ferait plaisir à la demoiselle. Sans doute que oui. Mais cela signifiait aussi avoir plus de contacts entre eux. Que le jeune homme lui prenne régulièrement la main dans la sienne pour la guider glissant le crayon sur les pages blanches. Il avait peur d’avoir la main moite et que cela fasse peur à Jane et qu’elle veuille s’en aller. Il ignorait tout simplement s’il était prêt à revivre une nouvelle histoire d’amour avec quelqu’un pour ensuite se faire repousser. Tant de souffrances en perceptive. Pour y avoir déjà eu son lot, il ne voulait pas recommencer. Cependant la solitude le pesait comme jamais. C’était une des raisons principales qui faisaient qu’il se noyait dans le travail. Pour combler ce manque atroce dans sa vie qui le rongeait jusqu’à l’os. Il n’était pas fait pour vivre seul. Personne ne l’était…
En attendant et contre toute attente, Jane accepta de rester avec lui jusqu’au lendemain. Il fut agréablement surpris et son sourire ne lui fut pas indifférent. A tel point qu’il en rougissait davantage. «  Je… Ne… N’ai pas l’hab… L’habitude non plus… » En réfléchissant, David se rendit compte qu’il n’avait pas passé beaucoup de nuits en compagnie de son ex.  Sans doute parce que ce dernier voulait bien plus qu’une relation platonique et que Lowery n’était pas en mesure de lui donner ce qu’il attendait. Ce qui avait, entre autres faits, causé leur rupture. Lorsque Jane lui donna un baiser pour le remercier de sa proposition, un bond manqua dans sa poitrine. Il ne cherchait pas décrypter ce que cela voulait dire. Silencieux, il la laissa farfouiller dans son sac pour en sortir un vieux bouquin. Malgré sa fatigue, David se redressait légèrement pour voir l’œuvre de plus près présentement posé sur ses genoux. Il ne put s’empêcher de sourire comme un imbécile heureux lorsque Jane se mit à déchiffrer le titre. Elle avait les yeux qui pétillaient en lui expliquant d’où venait cet exemplaire de Saint-Exupéry. A ces nombreuses questions, il se contenta d’hocher timidement ma tête. «  Si… Si tu veux, je… Je peux t’en lire quelques… Quelques lignes…. Tu… Sais-tu de… De quoi il parle ? » Bien évidemment, il parlait du livre. Cela leur passerait un peu le temps durant la cuisson de leur repas. Ils s’installèrent mieux dans le clic clac qu’ils ont déplié pour avoir plus d’espace. Il commençait à lui raconter un peu l’histoire du petit prince. Mais le sommeil prenant le dessus. Sans qu’il ne s’en rendre, David ferma les yeux en posant sa tête contre l’épaule de Jane.
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