Nous étions mardi soir. Hazel travaillait et ne risquait pas de rentrer avant tard dans la nuit. Ne voulant pas passer la soirée tout seul, je m’étais rendu chez Roxanne pour voir si elle était disponible. Bah oui, comme je n’avais pas de téléphone, je n’avais pas d’autre choix que d’aller embêter physiquement la personne si j’avais quelque chose à demander. Heureusement, elle n’avait rien de prévu. Déprimé par mon amour impossible, j’avais proposé à mon amie de faire un petit détour à l’épicerie du coin afin de prendre quelques provisions pour notre soirée. Je n’avais pas l’habitude de boire. Mais ce soir, j’en avais besoin. Oublier ma peine l’espace de quelques heures grâce à l’alcool. Mais aussi à la présence de Roxanne bien entendu. « T’as une petite idée de ce qu’on pourrait prendre pour passer notre soirée pépère loin de tous nos tracas ? » Je n’avais encore jamais pris de cuite de toute ma vie. J’étais un jeune homme trop réservé en général. Je gardais tout mon mal être à l’intérieur. Mais là ce soir, j’avais besoin de craquer. La mort de ma brebis n’avait pas arrangé les choses. Je m’étais retrouvé à élever Danny de mon mien en le nourrissant de lait de vache. Super pour un agneau n’est ce pas ? Dommage que sa mère est morte en couche. Je ne pouvais pas me permettre de perdre une autre de mes bêtes. Et puis ce petit était si mignon ! Comment ne pas craquer devant sa jolie bouille ? Enfin bref ! J’étais devenu le papa de substitution de Danny. Génial pour un mec encore vierge à la trentaine bien entamée ! Après nos courses, nous rentions à la ferme. « Hazel va finir tard ce soir. Je ne sais pas quand elle va rentrer. Mais bon à mon avis on a plusieurs bonnes heures devant nous. » Elle me manquait déjà ma meilleure amie. J’avais un pincement au cœur quand je la savais pas très loin de ce Leeroy. Je ne connaissais pas personnellement ce type. Mais je le détestais déjà. Hazel avait d’yeux que pour lui. Qu’avait il de mieux que moi ? Bon certes il était plus jeune, plus beau et plus fortuné que moi. Pour ces trois points ce n’était pas très difficile remarquez. J’étais destiné à finir vieux garçon. Ma déprime commençait à me hantait. « Je vais te présenter Danny. » L’agneau dormait tranquillement sur le lit d’ami. On le laissait donc en paix. « T’as envie de faire quelque chose en particulier ? » Je sortis deux verres pendant que Roxanne ouvrit une bouteille. « J’ai un jeu de cartes, un jeu de poker… Euh… Je crois que c’est tout. » Ayant une télévision en noir et blanc qui décidait de fonctionnait tous les trente-six du mois, au moins c’était réglé. On ne pouvait même pas mettre une chaine afin de visionner un film. Je ne possédais ni magnéto ni VHS. EN fait, c’était nul d’être pauvre dans Buffalo. Ca limitait davantage les activités.

A l’épicerie, Roxanne me faisait sourire. Je savais qu’elle s’y connaissait bien plus que moi en alcool. Entre nous, c’était simple puisque je ne buvais pas. La dernière fois que j’avais ingurgité un verre d’alcool remontait à… Moui bon ça va ! La trentaine peut être mais pas encore Alzheimer qui me guette. C’était juste que ça ne m’avait pas marqué tellement c’était rare que je ne prenais pas de soft. « Uniquement pour toi et personne d’autre. » Lui répondis je naïvement. Espérant que la demoiselle ne se vexe pas. Je n’étais pas comme tous ces gens qui jugent et parlent sur le dos des autres. Et penser et dire des méchanceté s à tout va. Je ne voyais pas trop comment je pouvais prendre Roxanne pour quiconque. Elle était mon amie, point barre à la ligne. La miss prenait quelques boissons différentes. Ne sachant pas que le mélange pouvait rendre malade, je ne rechignais pas. A la caisse, je payais la note. « Laisse, je t’invite. C’est normal que c’est moi qui paye. » C’était ma logique à moi. N’étant point radin, même si je n’avais que deux sous dans ma poche, je préférais encore les donner au pauvre mendiant qui tendait la main pour se nourrir plutôt que de les garder ou les dépenses à des fins moins utiles. En arrivant à la ferme, je précisais de suite à mon amie qu’Hazel était absente à cause de son travail. Je ne savais pas pourtant j’avais dit cela. Roxanne le savait très bien étant donné que c’était sa meilleure copine. J’avais juste eu un peu envie de parler de ma colocataire. La remarque de la blonde à mon sujet vis-à-vis de la brune me fit rougir. Mal à l’aise et tout aussi triste, je baissais les yeux un instant. Qu’y avait il entre nous ? « Rien. » Soupirais je. Puis évitant le regard de Roxy. « On est juste amis… C’est tout. Ca ne va pas plus loin. » Je regardais la porte de ma ancienne chambre qui est revenue celle d’Hazel. « Enfin si, on vit ensemble. Mais bon… C’est tout. » Je me répétais dans mes mots afin de me convaincre surtout. J’avais des sentiments forts pour Hazel. C’était la première fois que je ressentais ça pour quelqu’un. Mais je savais aussi que ce n’était pas réciproque. Elle en aimait un autre. Ca me déchirait le cœur. Pourtant je faisais mine de rien face à elle.Je ne pouvais pas faire autrement si je voulais conserver notre belle amitié. Pour changer de sujet, je présentais mon gros dormeur à Roxanne. « Sa mère est morte en couche. Et comme les autres brebis le rejettent, je l’élève ici en attendant qu’il grandisse un peu. » Bon oui, Danny portait une couche.Ce qui n’était pas très commun pour un agneau. « Il fait encore pipi au lit. » Nous refermions la porte derrière nous afin de la laisser se reposer. La blondinette préférait discuter plutôt que jouer. Oui on peut si tu veux. Je vins m’asseoir à côté de Roxy en prenant l’autre verre de vodka. J’imitais mon amie en le buvant aussi sec. Sauf que je fus pris une quinte de toux. « Désolé. » Je n’avais pas l’habitude de boire. « De quelle malheur tu… » Toux « Tu parles ? Tout… Tout va bien… Enfin sauf pour Danny qui a perdu sa maman mais tout va bien. » Mentais je. Toux « Et toi, raconte moi… »

Je levais les yeux au ciel – enfin plutôt vers le plafond comme on était à l’intérieur de ma ferme – lorsque Roxy me faisait la morale sur Danny. Je savais qu’il n’était qu’un simple agneau et que jamais je n’aurai dû le laisser dormir dans le même lit que moi. Que jamais je n’aurai dû lui avoir mis de couches non plus. « Je sais bien que personne ne trouve normal tout ce que je fais pour lui. Mais il n’a plus personne. Il faut bien que quelqu’un lui donne de l’amour à cette pauvre bête. Sinon il va se sentir délaissé. Et tu sais bien que je n’aime pas ça. » Etre désespérément seul, je ne savais que trop bien ce que cela faisait. Mal. Très mal. Il arrive un moment où la solitude on n’en veut plus. J’étais dans ce cas là justement. Et je tentais de trouver n’importe quel prétexte pour avoir un peu de chaleur auprès de moi. Et entre nous, j’aurai préféré qu’elle soit humaine. Que ce soit plus exactement celle pour qui j’avais été promis. Mais il n’en sera jamais ainsi. Il me fallait un lot de consolation. Et je m’étais tourné du côté de mes animaux pour le recevoir. « Ne dis pas n’importe quoi s’il te plait. » Moi ? Besoin d’une femme ? Non mais ça se voyait tant que ça ? Il fallait croire que oui. « Je n’ai pas besoin de femme. J’ai toujours fait sans et ce n’est pas demain que cela changera tu sais. » En avais je trop dit ou pas assez ?Peu importe, je m’en fichais royalement. Après la première tournée, je nous servais deux autres verres de vodka. Mais n’ayant que des verres à eau et ne sachant pas doser l’alcool, j’avais versé cela comme du soft. Je pris mon gobelet et bus quelques gorgées. Cette fois ci plus doucement quand même. On va éviter de s’étouffer à chaque fois ! « Tu devrais peut être essayer. Le roux t’ira à ravir j’en suis sûr. » Non je ne me moquais pas de mon amie. Je tentais juste de changer de sujet. Mais quand Roxanne vint prononcer le prénom de Kitty, je me mis à piquer un fard. Comme un adolescent très attardé découvrant pour la première fois ce qu’était un chagrin d’amour. Ma mine se décomposa en moins de deux. « Il… Il n’y a plus de fiançailles… » Je finis le reste de mon verre. Évitant le regard insistant de mon interlocutrice qui voulait en savoir plus. « J’ai refusé de me marier avec elle. Il n’y a rien d’autre à rajouter c’est tout. » J’avais fichu en l’air ma seule chance d’être en couple avec la fille dont j’ai toujours été en amour. Je caressais mes lèvres du bout des doigts en reprenant à ces deux baisers que j’avais échangé avec Katherine. Les plus beaux instants de ma vie. Précédents mes plus grandes humiliations. Lorsque Kitty avait ouvert les yeux après nos échanges langoureux, elle était perdue et dégoûtée à la fois. J’avais bien compris qu’elle s’était imaginée embrassant Whizz ou n’importe qui d’autre. Mais quand elle m’avait regardé, elle était visiblement déçue que ce soit que moi. « Tu peux rire. Cette histoire est finie. » L’alcool commençait déjà à me monter à la tête. Je me frottais les yeux. Prenant encore quelques gouttes de vodka. « Je comprends pas pourquoi son père voulait que je me marie avec elle. Je suis trop vieux pour elle. Et puis je sis bien ce que les gens pensent de moi et Danny tu sais. Je… Ce n’est pas parce que je ne dis rien que je n’entends pas les réflexions qu’on fait derrière mon dos. » Voilà maintenant que je commençais à avoir le hoquet.Hic ! « Tu… Tu me vois vraiment faire ça avec mes bêtes toi ? » Ça me faisait mal qu’on me prenne pour un zoophile.Hic ! Je secouais la tête. « C’est vraiment ironique… A mourir de rire… » Je voulais me reprendre encore un verre mais il ne restait plus rien dans la bouteille. « Je n’ai jamais rien fait avec personne moi. Bête ou humains… » Puis sans laisser le temps à Roxanne de répondre, je changeais de sujet. « Et toi pourquoi tu bois ? C’est… » Hic ! « … A cause de ta belle mère c’est ça ? Qu’est ce qu’elle te fait pour que tu te mettes dans des états comme ça? Moi qui n’avait jamais rien dit jusqu’à présent de mes observations, là ce soir, c’était la soirée des confidences avec Roxy. En espérant qu’elle veuille bien me dire ce qu’il se passait chez elle…

Concernant le sujet sur Danny, Roxanne voulait lui apprendre son métier d’éleveur. Sur cela, il préférait ne plus rien dire. Dans le passé, Pacey n’avait jamais été confronté au décès d’une de ses brebis en donnant la vie. Il avait pensé bien faire en voulant l’agneau comme si c’était un petit bébé. Mais visiblement il avait eu tord sur toute la ligne. Il procédera donc à la remise en troupeau du petit dès que possible. La tonte se faisant prochainement, le jeune homme profiterait de cette occasion pour laisser la nature reprendre son rôle. Puis Miss Dawson insinuait suite à cela que son ami devait se trouver une femme. « Personne ne souhaite finir sa vie seul. Mais si tel est le destin, on ne pourra rien y changer. » Autrement dit, ne m’embête pas avec mon célibat, je n’ai pas spécialement envie de se caser de si tôt. C’était surtout le fait que Kitty ne partageant pas les sentiments de Pacey, il n’avait pas trop le choix que de demeurer vieux garçon.

A présent sujet tournant autour de la coiffure. L’homme semblait étonné des propos de son interlocutrice. « Ah bon tu crois ? Mais avec les cheveux qui poussent, le roux finira bien par partir avec le temps non ? Enfin je veux dire que si t’es blonde naturelle, enfin je crois… » Il me mit bizarrement à rougir. « Le blond réapparaîtra aux racines. » Il n’était plus certain de ce qu’il disait du coup. Elle avait réussi à lui mettre le doute. « Puis tu t’en fiches de ce que pensent les gens non ? En tout cas, ils n’auront pas intérêt à te brûler, enfin à vouloir le faire parce que je les en empêcherais. » Lui qui n’avait aucune allure de super héro, il n’était pas du tout convainquant dans ses propos. Il pouvait parler ! Lui qui laisser les malotrus l’insulter de pédophile et de zoophile, en préférant la fuite plutôt que de se défendre. EN même temps Pacey pensait qu’il n’avait pas à se rabaisser à le faire puisqu’il n’avait rien à se reprocher.

A l’annonce des fiançailles rompus, Roxy s’excusa. « Tu n’as pas à te faire pardonner. Tu ne pouvais pas le savoir. » L’aveu sur sa virginité passa sous la trappe étant donné que le garçon avait aussitôt lancé un sujet qui fâche. « On ne boit jamais sans raison. On ne devient pas alcoolique pour le plaisir c’est faux. Je suis peut être naïf mais pas stupide à ce point là Roxanne. Et justement si tu la détestes autant, elle a dû te faire énormément de mal dans le passé. Et quelque chose me dit qu’elle le fait toujours. Je ne suis pas psychologue mais je vois bien que tu es malheureuse. J’aimerai pouvoir t’aider. Même si ce n’est qu’être une oreille attentive à laquelle tu peux verser toute ta haine sur elle. » ll soupira. « Je sais écouter. Mais je sais aussi me taire. » Mais bon visiblement elle refusait son aide. « Quoiqu’il en soit, je suis désolé de t’avoir fait de la peine. Ce n’était pas mon attention. » Il se leva et alla la rejoindre dans la cuisine avec les deux verres. Ils se servirent à nouveau.

Roxanne était plutôt marrante à vouloir caser à tout pris son ami. « Pourquoi tiens tu absolument à ce que je trouve une copine ? Et puis qui te dit que je n’ai pas déjà quelqu’un en vue hein ? Que cela soit le cas ou non, ça ne concerne que moi. Et puis même si c’était le cas, si je ne fais rien, c’est que je dois avoir mes raisons. Alors c’est tout laisse tomber. Je ne veux plus en parler. » Il pensa à Katherine et au fait que l’élue de son cœur aimait un autre homme que lui. Le trentenaire s’était fait une raison depuis bien longtemps. Jamais il ne représentera pour elle, ce qu’elle représentait pour lui. Enfin soit !

La miss expliquait les effets secondaires de la teinture rousse sur une chevelure blonde comme la sienne. Pacey l’écoutait attentivement en se disant qu’il dormirait moins bête ce soir. Mais elle remarqua qu’il avait légèrement rougi. Et lui demanda pourquoi. Ce qui eu le don de le mettre davantage mal à l’aise. Le pauvre ne se voyait vraiment pas lui avouer qu’il savait comment un homme pouvait reconnaissance une vrai d’une fausse blonde lorsque la femme en question est nue. Brefouillons sur des subtilités comme celle ci. « Euh… Pour rien, laisse tomber. » Les joues pivoines, il but un autre verre. Oublier ses idées mal placées. C’était tout ce que pouvait faire l’éleveur. Il n’avait jamais vu de femme en tenue d’Eve face à lui de sa vie. Et ce n’était pas demain la veille que cela changera. Même sicela avait tendance à énormément le frustrer durant certaines conversations tournant autour du sexe, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même état donné qu’il attendait le mariage pour être défloré.

Leur conversation prit un chemin assez chaotique. Rachelle. Pacey s’était risqué sur cette pente là pour connaître le mal de son amie. Il voulait tellement l’aider et la réconforter qu’il était prêt à tout entendre. Le monologue de Roxy l’avait en grande partie convaincu. Même si au fond, le jeune homme était persuadé qu’elle caché quelque chose de terrible en elle et que c’était cette fameuse chose là qui la détruisait à petit feu. Mais bon si Roxanne ne voulait pas lui en parler, elle en avait tout à fait le droit. Il était juste un peu déçu qu’elle ne lui fasse pas confiance. « Je comprends. Si de son vivant papa se serait mis avec une femme à peine plus vieille que moi, je pense que je ne l’aurai pas accepté non plus. » Pacey se rendit compte aussi à quel point il avait blessé la miss. Il se sentait fort mal d’avoir été si méchant. Même s’il ne l’avait pas fait exprès. C’était surtout de la grande maladresse venant du fils Garfield. Rien de plus ni moins. Lorsque Roxanne s’en alla dans la cuisine déclarant à corps et à cris à quel point elle était pathétique, Pacey la rejoignit et voulut la réconforter en la prenant dans ses bras. Mais il se retint quand elle la colla sa virginité en pleine poire. Ne sachant plus où se mettre, Pacey fit quelques pas en arrière pour s’appuyer contre le pan de tavail. Il jouait nerveusement avec ses mains et fixait le sol pour évitant le regard de Roxanne. Il ne savait plus quoi dire. Laissant un silence qui devint vite pesant entre eux. « Je suis désolé. Je ne voulais t’offenser et encore moins te blesser. » Il ravala sa salive puis poursuivit. « Tu n’es nullement pathétique. Juste désespérée. C’est un point que l’on a en commun même si les raisons sont totalement différentes. » Si elle se trouvait pathétique, que devait dire Pacey se concernant lui-même ? Etre tombé amoureux d’une fille beaucoup plus jeune que lui et qui le considérait comme un frère, il ne pouvait pas toucher encore plus le fond. « Quoiqu’il en soit, tu sais pourquoi je ne cherche pas à me caser. » Pacey savait que les premières fois ce n’était pas des glorieux en performance. Et vu son âge, il préférait encore rester vieux garçon que chercher à se faire humilier par la première fille venue parce qu’il n’aura pas été à la hauteur. Et puis quitte à choisir entre l’amour et un tableau de chasse, il préférait le premier choix. Sauf qu’il se languisait en s’accrochant à une cause perdue à l’avance.

Lorsque Roxanne lui remit gentiment les points sur les I sur sa façon de se comporter, Pacey se sentit extrêmement ridicule. « Je… Je suis désolé. Pardonne moi. C’est juste que… J’ai l’impression que ça dérange tout le monde que je ne sois pas réellement en couple. Enfin comment dire… On ne peut même pas dire que je sois en couple en fait. Puisque c’est le père de Katherine qui a voulu me marier à sa fille. Et non directement elle… » Il y avait de l’amertume dans la voix de l’éleveur. Et surtout beaucoup de tristesse.

La bondinette se moquait un peu de son ami lorsque ce dernier se mit à rougir pour un rien. Les sujets tournants autour du sexe étaient assez difficiles à aborder pour Pacey. Ses expériences pointant le néant, il n’y connaissait absolument rien en fait. Et ça le dérangeait un peu car il se sentait perdu et mis de côté à cause de ça. « T’es méchante avec moi… » Fit la moue timidement Pacey. Il n’avait pas dit cela sur un ton de reproche à Roxy sur le même ton d’humour qu’elle venait d’employer en le traitant d’ado.

L’éleveur se sentit très mal à l’aise lorsque son amie lui confie les attirances de son père pour les femmes beaucoup plus jeunes que lui. Le pauvre se sentit piqué au vif et piqua un fard. Il y avait onze ans d’écart entre Pacey et Katherine. Ce qui était une différence d’âge énorme. L’éleveur en avait conscience. Il se sentit ridicule d’être aussi amoureux d’une fille qui ne partagera peut être jamais ses sentiments. Sur ce sujet, Pacey préféra donc se taire.

Après le sujet houleux sur Rachelle, Roxanne expliquait à Pacey que dans un couple il n’y avait pas que le sexe. Qu’il pouvait très bien sortir avec des filles sans coucher avec elles. « Oui je sais. Mais pour faire un couple, il faut être deux. Et si les sentiments ne suivent pas c’est compliqué d’avoir cette vie amoureuse dont tu me parles. » Elle s’excusa et proposa de retourner dans le salon. Chose qu’ils firent. « Je suis sûr que toi aussi tu aimerais la connaître cette vie de couple… Ca fait rêver non ? » Pacey servit encore des verres. Un pour Roxanne et l’autre pour lui-même. « Dis moi tu as quelqu’un en vue ? » Pacey était curieux. « Désolé, je comprendrais si tu ne veux pas me répondre… » Il but une gorgée d’alcool et toussa encore un peu. « Sinon d’accord pour ton jeu. Alors je commence. Euh… » Il réfléchit en pensant à Katherine. « Je voudrais me marier par amour et non par pitié. A toi. » L’éleveur était un garçon très romantique et sentimental en réalité. Sauf qu’il était si naïf et peu sûr de lui, qu’il se tournait toujours tout seul en ridicule.