just like animals -r.

◊ fields harvested : 68 ◊ moving in to Buffalo : 30/08/2014

Depuis que Roxanne avait passé la nuit chez moi et que tout semblait s’être placé entre nous, je me sentais plus léger. Ce sentiment était nouveau pour moi. Quand elle n’était pas à mes côtés, j’avais envie qu’elle y soit. J’avais toujours été très indépendant et je continuais quand même à l’être, mais passer trop de temps sans la voir me semblait désagréable. Toutefois, je désirais plus que tout conserver ma routine quotidienne et Roxanne également ; nous ne voulions pas devenir de ces couples qui oublient leur vie et leurs amis d’avant pour ne se concentrer que sur eux-mêmes. Nous étions bien ensemble, et j’irais même jusqu’à dire que je l’aimais, sans doute, mais pas au détriment du reste de ma vie. C’est pour cette raison j’avais appelé David, car il était l’un de mes seuls amis à Buffalo, et je me devais d’au moins entretenir ces relations-là si je ne voulais pas être mis à l’écart.

Je garai ma voiture devant le logement de David, attendait qu’il se pointe. Il finit par sortir et à venir me rejoindre. Je débarrai la portière et il entra, me demandant où je l’emmenais, car je n’avais rien voulu lui dire. J’eus un rictus quasi-démoniaque ; j’étais content de mon coup. « On sort de Buffalo ! Je vais te montrer c’est quoi un vrai vendredi soir digne de ce nom ! » Sur ce, j’allumai la radio sur les notes d’AC/DC et je levai le son au maximum, démarrant en trombe. Je conduis sur la route sortant de cette ville maudite, le bras en dehors de la voiture, appuyé sur la portière du côté extérieur. Je chantais à tue-tête les paroles, comme un grand gamin.

Arrivés à destination, dans une ville à une trentaine de minutes de Buffalo, je me garai dans le stationnement d’un endroit qui semblait fermé à première vue. Je me tournai vers David, toujours au sceptique. « Allez, suis-moi, la soirée est jeune mais faut pas gaspiller une seconde ! » Le soleil s’était couché lorsque nous partions de Buffalo, alors il faisait plutôt sombre mais le stationnement était éclairé et les néons de l’établissement vers lequel nous nous avancions étaient allumés eux aussi. J’ouvris la porte à David et le laissai rentrer le premier … pour m’assurer qu’il n’allait pas s’enfuir en voyant que nous nous trouvions dans un bar de danseuses érotiques.

◊ fields harvested : 148 ◊ moving in to Buffalo : 21/09/2014

David n’était pas le genre de garçon à sortir tous les soirs. Très loin de là même. Il ne sortait jamais en dehors du travail et pour aller faire ses courses. Le reste du temps, il le passait à bouquiner ses multiples livres de médecine. Il lui restait encore six années à faire avant d’obtenir son doctorat d’oncologie pédiatrique. Jusqu’à présent, le pauvre avait perdu trop de temps entre l’année qu’il a redoublé à l’université et l’arrêt momentané de ses études. Des fois il lui arrivait de désespérer et de penser qu’il n’y arriverait jamais. Le fait qu’il se sentait horriblement seul n’arrangeait pas les choses. Mis à part quelques connaissances dans Buffalo, David ne pouvait pas dire qu’il avait beaucoup d’amis. Si on lui demandait de les compter, cela ne tiendrait que sur les doigts d’une seule main.
Jane, une jeune femme qu’elle voyait de temps en temps parce qu’elle lui apportait quelques courses mais aussi parce qu’il lui apprenait à lire et à écrire était une de ses rares amies en question. Cette dernière lui avait conseillé de sortir plus souvent pour s’amuser et aussi et surtout faire des rencontres. Lowery n’espérait rien de plus qu’entretenir de nouvelles relations amicales. Il ne cherchait guère un ou une partenaire. Que cela soit pour être en couple ou juste tirer un coup d’un soir. Il demeurait de toute façon bien trop timide. Sans parler de son passé avec Swen qui lui avait brisé le cœur et dont il ne se remettait toujours pas.
Sortant de sa caravane, David fit semblant d’être heureux de quitter son logement minable pour aller il ne savait où avec Zack. Rien qu’en y repensant, il en avait peur. Et la réponse de ce dernier en montant dans sa voiture ne le rassura absolument pas. « J’ai… J’ai… J’ai peur. » Conclut-il simplement. De toute façon après, il était impossible de continuer à blablater avec l’autoradio à fond la caisse et Zack qui chantait comme une casserole à tut tête. L’étudiant en attrapait la migraine et aussi un peu la nausée avec la façon de conduire de son pote. Cependant, malgré qu’il devienne de plus en plus pâle, il se taisait.
Le trajet fut interminable. Mais enfin heureux d’être arrivé sur place, où ? David l’ignorait toujours. Il suivit Zack jusqu’à la porte du bâtiment. L’autre le laissant passer devant lui. En entrant à l’intérieur, l’ambiance qui y réglait était totalement inconnu du jeune Lowery. « On… On… On est où Z… Z… Zack ? » Alkins le forçait à avancer. Les deux hommes s’avancèrent vers une sorte de scène où une barre de métal plantée au centre et allant jusqu’au plafond intrigua David. Une musique exotique débuta doucement dans la salle. Lorsqu’une danseuse pas très vêtue entra en scène, l’étudiant fut extrêmement gêné. Ses joues prirent la couleur d’une tomate bien mûre. « Oh… Oh… Oh… Oh m… M… M… M… Mon… Di… Di…Dieu ! » Il se retourna pour faire dos à la fille qui se trémoussait autour de la barre et cacha ses yeux à l’aide de ses mains. David avait très honte d’être là et d’assister à ça. Il supplia Zack. « On… On… On… On y va ? »

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