Cette semaine nous avons rencontré une nouvelle personne de la ville. Nous avons parlé à Inès Caroline Beckett. Sa famille est arrivée à la création de la ville. Mme Beckett a eu l’honneur d’accepter notre invitation pour le journal de la ville. Voici notre interview :

« Votre famille est de Buffalo n’est-ce pas ?  »
« Oui; je suis née ici tout comme ma famille depuis des siècles.  »

J’ai une sœur cadette nommée Victoire, je ne la vois pas souvent malgré le fait que l’on s’entende bien toutes les deux. Je trouve que pour le moment elle ne donne pas de nouvelles. Ce qui m’agace un peu vu que je ne sais pas trop comment est-ce qu’elle va. C’est la seule sœur que j’ai, et je tiens à elle. Nous étions proches étant enfants et au fil du temps cela s’est grandement dégradés.

« Que pensez-vous de la ville ? »
« La ville a bien changé depuis quelques temps. Il y a des évolutions technologiques pour les gens. On peut vivre toujours dans une ville agréable.  »

Cette querelle ne date pas d’aujourd’hui, étant enfant, elle était déjà présente. Avec ma sœur, on voyait nos parents en parler chez nous la nuit. Car voyez-vous, on est à leur service depuis des siècles. On se demande bien d’ailleurs si on ne pourrait pas faire autre chose pour changer. Mais bon, je sais que cette querelle va encore évoluer.

Puis, nous sommes allées à l’école primaire, au lycée etc. La vie m’a apporté un tas de choses. J’ai appris les règles importantes telles que : l’honneur et le respect. Je ne sais pas trop si cela a de l’importance dans cette ville. Mais je tiens vraiment à ce que cela soit vraiment utile pour moi. Je comprends que les ragots aussi font partis de moi. Je me souviens encore enfant écouté à la porte de la cuisine pour tenter d’entendre ce que ma mère disait avec les autres bonnes. Il était amusant d’écouter et de ne pas dire ce que j’avais entendu pour la simple et bonne raison que  cela me permet d’avoir le dessus sur mes interlocuteurs.

« Vous êtes bien intégrée dans la ville. Est-ce que tout le monde peut rester sans respecter nos coutumes ? »
« C’est une bonne question. Il faut se dire que maintenant, il y a de tout pour faire un Monde. Et que malheureusement, il faut accepter les gens et tout ce qu’ils font. »

C’est vrai que pour moi avoir une enfant sans être marié va sans doute me porter préjudice un jour. On a vécu une merveilleuse histoire d’amour. On était jeune à l’époque. On s’est rencontré à la faculté de Buffalo. Je n’y suis pas restée longtemps vu mes finances. Mais j’y allais parce que mes amies m’y amenaient pour profiter des fêtes. Je comprends maintenant que Jo, ma fille est importante pour moi. On s’entend très bien, je trouve qu’elle est vraiment ce qui est la plus belle chose qui me soit arrivée. J’ai rencontré cet homme un Beckett. Sa famille travaillait aussi avec la mienne pour les Kelsey. Cet homme a fini par m’épouser mais après la naissance de Jo. Cet amour a été plus qu’éternel pour moi.

« Vous êtes veuve, n’est-ce pas ? Cela ne vous rend pas triste que l’on parle dans votre dos ? »
« Les gens sont parfois horribles. Ils peuvent penser tout ce qu’ils veulent cela n’a guère d’importance pour moi. Veuve, oui, d’accord, mais heureuse d’avoir ma famille avec moi. »

Il est vrai aussi que pour le moment ma famille est assez compliqué. Ma sœur Victoire ne me parle plus trop, ma nièce Hazel est étrange, elle me rend dingue. Veuve, oui, mais avec aucunement l’intention de revenir sur la scène des célibataires. J’ai autres choses à faire en ce moment !


       

« D’après ce que j’ai entendu vous êtes sérieuse dans votre travail. Tellement sérieuse qu’il vous arrive de vous emporter, est-ce vrai ?  »
« Ce que les gens disent sur mes façons de travailler ne vous regarde pas. Lorsqu’on fait un travail comme le mien, on est à la barre d’un bateau qui doit naviguer parfaitement. Il ne faut pas qu’il coule, il est clair que je suis assez pragmatique et sérieuse. »

Bon d’accord, je m’emporte un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…Mais bon, je n’aime pas lorsqu’on ne fait pas ce que je demande. Il ne faut pas me prendre pour une poire. De toute façon, je ne suis pas « méchante ». Je tiens juste à ce que l’on me respecte. Alors si  cela ne plait pas aux gens, à vrai dire, je m’en fiche royalement ! Je tiens à ce que tout se passe bien dans la maison. Mais comment dire…. Pourquoi s’adoucir si c’est pour qu’on vous « entourloupe » au tour suivant ? Je sais très bien avoir mes deux facettes….Dure et douce…Mais il n’y a que ma famille qui peut le voir.


« Ce qui se passe en ville ne vous gêne ?  »
« Ah, ne sont que des ragots. Il ne faut pas porter de l’attention à ces ragots. Cette ville, notre ville, doit continuer d’avancer, et pour cela il faut bien que tout le monde y mette du sien.  »

Je sais que je dois faire attention à ce que je dis. Je ne veux pas qu’il panique, mais je ne tiens pas non plus à ce que le journaliste ait un scoop à dire dans la ville ! Je souris, je sais que je dois aussi faire attention à la suite des questions.

« Merci d’avoir répondu à mes questions.  »
«  De rien cela fut un Plaisir. »

Le journaliste s’en va, je le laisse partir, je sais que je dois aussi avancer dans ma vie. C’est les vacances bientôt, je pourrais voir Victoire et sa fille Hazel. Elles vivent à NY depuis un petit moment. Je sais que je dois ne pas les éviter. Mais sans nouvelles comme ça, je n’apprécie guère. Il n’y a que les ragots qui prennent le dessus. J’aime bien les ragots mais pas lorsqu’ils s’attaquent à ma famille. Je persiste à penser que la vie peut nous apporter des choses qui sont importantes à tous points de vue. Je me lève du café, je sais que je dois voir les choses dans le bon sens.

Chez moi, enfin, dans la maison sur la propriété des Kelsey, je regarde enfin les photos de ma famille. Je sais que je dois faire venir ma nièce pour qu’elle soit bien. Je dois l’aider. Malgré nos disputes, je ne sais d’elle que ce dont Victoire a osé me dire. Je suis devant mon téléphone, je dois appeler ma sœur. Je sais que je dois mais pourquoi est-ce que je ne le fais pas ? Je soupire, c’est mon jour de congé. Je profite de ce moment pour me dire que vu la situation il serait bien que j’essaye. J’entends le bip de la sonnerie.

« Victoire, tu es là…. ?  »
Je tombe sur son répondeur. « Je sais que tu es là. Décroche veux-tu ? J’ai besoin de te parler. J’en ai marre de ton répondeur.  »

Je soupire, je sais que je ne peux pas non plus éviter de parler sans m’énerver, je lui dis fermement : «  Si tu ne me parles pas Victoire, tu vas avoir de gros ennuis ! Tu m’évites, et je peux te dire que cela va se retourner contre toi ! N’oublie pas ça Victoire, je ne serais pas là pour toi si tu m’évites ! Alors bon débarras !  »

Je raccroche vivement sans manquer de me taper la main sur le meuble. Je regarde le téléphone, je sais que ma sœur ne va pas me rappeler maintenant mais bon, je sais aussi que je n’aurais pas dû le faire, mais j’en ai marre qu’elle ne me réponde pas comme ça…En ce jour de congé, il commence bien  de travers….